Les 5 règles d’or de l’individuation après un traumatisme psychique

12/10/2023

L’acceptation

Accepter le fait que rien ne sera plus jamais comme avant. Que nous ne reviendrons pas à l’état d’origine. Que nous ne retrouverons ni la mobilité, ni la spontanéité, ni les potentialités d’hier. Que nous ne retrouverons pas non plus les êtres chers que nous avons peut-être perdus. Que nos projets, nos ambitions et nos rêves doivent changer de perspectives et s’adapter à l’épreuve de la réalité. Que tout est possible à condition d’accepter que tout sera différent.  Cette étape est l’une des plus difficiles et, sans elle, aucun franchissement de seuil ne sera possible.

La compréhension

Comprendre que chacun à sa perception de l’évènement. Une épreuve peut être objectivement douloureuse (inceste, deuil… ), ou mineure (contrariété au travail, perte d’un sac à main, séparation amoureuse à l’adolescence…). Du point de vue du sujet, une épreuve anodine peut cependant être dramatique. L’intensité d’un éprouvé nous percute toujours sur deux dimensions : au niveau de l’adulte et au niveau de l’enfant intérieur. L’impact d’une épreuve n’est pas lié à la réalité objective mais à la résonance intérieure qu’elle provoque. Une enfance vécue dans la légèreté, l’amour et l’insouciance ne donne pas les mêmes bases de sécurité intérieure qu’une enfance qui doit grandir au galop.
Une rupture peut rappeler un abandon originel. Une insulte peut réactiver une humiliation.  Quand l’épreuve touche l’enfant intérieur dans ses traumatismes, la souffrance est décuplée. Comprendre facilite l’acceptation.

Les prises de conscience

Prendre conscience des comportements fixateurs (habitudes, automatismes, phobies, angoisses, sources d’anxiété, peurs…)  permet d’identifier tout ce qui participe au mouvement conservateur et empêche l’évolution. Prendre conscience des situations de reproduction, des liens entre les situations apparemment différentes mais ayant une même structure sous-jacente, permet d’identifier les compulsions de répétitions. On ne peut transformer que ce que l’on a d’abord identifié.

Savoir s’entourer

Sortir de l’isolement et reconstruire des relations sécurisantes et des attachements sécures pour avoir des points d’appui.
Au niveau des professionnels (psychiatres, thérapeutes, associations…) pour pouvoir poser les bons mots sur les situations, sortir des non-dits, du déni, trouver les bons soutiens… Au niveau personnel (amitiés, relations intimes…), en apprenant à s’entourer de personnes saines, empathiques et bienveillantes. Développer des relations autour des valeurs de respect, de fiabilité et d’honnêteté est essentiel. L’objectif est de reconstituer un environnement qui a fait défaut. Rien n’est plus important que de se sentir en sécurité et en confiance avec les personnes que nous aimons le plus.

Le dépassement de soi

Notre puissance de métamorphose tient dans notre capacité à aller au-delà de ce que nous faisons habituellement… Pour y parvenir, il faut mobiliser simultanément le mental, le corps, les émotions.
Les ressources psychologiques, en se faisant accompagner par un professionnel pour élaborer, verbaliser, identifier les situations. Identifier nos besoins, nos valeurs, nos forces et devenir plus conscient de qui nous sommes et des ressources dont nous disposons. Quand l’identité a été mise à mal, il y a une perte d’estime de soi. L’apaisement et la réassurance en nos capacités sont primordiales.
Les ressources corporelles, en mobilisant le corps parce qu’il est la source même de l’individuation. Les blocages sont quelque part dans le corps, coincés entre la gorge, le plexus et le bassin. Se reconnecter à soi est capital, à travers des pratiques psycho-corporelles qui associent les mouvements à la prise de conscience des ressentis (Sophrologie, Yoga, relaxation, hypnose…). Le corps est la maison de notre âme. Nous avons besoin de le mobiliser et d’être en lien avec ce qui s’y passe pour faire circuler l’énergie vitale et retrouver l’équilibre, la paix et l’harmonie.
Les ressources émotionnelles, en nous entourant de ce qui nous fait du bien. Qu’il s’agisse d’un animal, d’un lieu de vie, de la nature, d’une activité créative, d’un moment pour soi ou de nos relations amicales et intimes. Cela implique d’être connecté à ses émotions et ses besoins, donc à sons corps, pour pouvoir reconnaître ce qui est bon pour soi ou ce qui nous place dans l’inconfort.

Valérie Pharès